Les vacances nº6

Une journée à la Seu.

Aujourd’hui, mardi, c’est < le mercat de la Seu>, c’est-à-dire le marché. Ils sont prêts à neuf heures et se dirigent vers l’Espagne. Il faut une bonne demie heure pour arriver à la frontière. Là, tout le monde descend et les douaniers vérifient le coffre  et les bagages.  Ils recherchent surtout le tabac,  à cause du  trafic des cigarettes , qui est très intense ici, vu le prix bas qui y est pratiqué. La circulation est dense. Au bout d’une bonne dizaine de km  ils sont à l’entrée de la Seu d’Urgell. C’est la première ville espagnole et les curieux, les touristes et les andorrans viennent ici pour acheter surtout les fruits et les légumes. Sur la droite en haut d’une colline un château fort du XVI domine la ville. Papa cherche le parking gratuit, enseigné par Conchita. Pour se garer ce n’est pas facile, pourtant le parc est très grand.  Une voiture s’en va et papa se gare. Maman prend son panier d’osier et ils suivent la ruelle qui les conduit près d’une belle église et d’où débute le marché. Papa, curieux, s’approche de  cette église qui n ‘en est pas une : c’est une cathédrale romane.  Maman se promène  à travers tous ces stands à la recherche de la meilleure affaire du jour. Il faut dire qu’il y a le choix. En vrac, au coin de la rue, un amoncellement de chaussures attirent les clients, là sur des tapis des bijoux , montres etc… tentent les jeunes filles. Ici, ce sont les cuirs: sacs, porte-monnaies, ceintures… A droite, à gauche de tout pour tous. Dans la rue perpendiculaire, c’est la nourriture.  Jambon de pays, le Serrano, et autres à très bas prix  ,  le célèbre Pata Negra  qui vaut, lui, pour 7kg , une moyenne de 1000fr ( 150e).  Il y en a  d’autres bien plus chers. Maman goûte, mais n’achète pas. Une bonne odeur  chatouille les papilles d’Elodie.  Un banc d’olives de toutes sortes et de toutes couleurs, même des rouges, de l’ail, des piments, des carottes en rondelles, Elodie en voudrait bien un peu! Maman  en achète 300g. A  côté c ‘est une odeur désagréable et oui, maman s’approche car elle à l’intention d’en acheter, c’est la morue. La morue sous toutes ses formes, très sèche, sèche, demie sèche, en entier, en morceaux,   côté queue, côté tête,  des petits morceaux qui  restent et sont vendus pas chers, la morue, de la morue et rien que de la morue!. Elle choisit un morceau côté tête et demi sec. Le plus étonnant ce sont les étalages de fruits et légumes. Les salades longues , genre romaines, qui pèsent parfois plus d’un kg, sont rangées en forme de pyramide géante. Partout , autour, des clients choisissent  des salades de toutes sortes. Il y a des concombres pas comme chez  mamie, ils sont plus gros que des cornichons  mais plus petits que leurs concombres, des poivrons de toute les couleurs et des tomates, beaucoup de tomates, de toutes les formes , des poires, des portugaises, des noires, des roses, des jaunes, des presque vertes, et quand même des rouges. Maman prend des rouges pour faire ce soir du   « pain tomate « accompagné du jambon maison, des jaunes en forme de poire et des vertes que mangent  les  espagnols , en salade. Le pain tomate, c’est Aubin qui a baptisé ces bonnes tartines grillées frottées d’ail , de pulpe de tomate et arrosées d’huile d’olive, sel et poivre.  Ici, ils  disent des tostades. Ça pique un peu, mais que c’est bon! Maman prend pour faire une bonne ratatouille et se dirige vers les fruits: des oranges, des pèches plates et rondes , des jaunes , des blanches et des couleurs de sang, des melons français, des melons en forme de ballon de rugby , verts, mais à l’intérieur ils sont ou blancs ou jaunes et des pastèques. Elles se vendent tranchées en quartiers ou en deux, enfin c’est un tableau de forme et de couleur que les enfants ne sont pas près d’oublier.  Demi tour vers le point de départ, mais il y a tant de visiteurs que la marche est difficile. Sur la droite de nombreux magasins ont sortis leurs étalages aussi avec forces promotions. Maman  prend du pain et des pâtisseries, spécialités du pays.  Il est 12h30 et tout le monde s’engouffre dans la voiture, épuisé et affamé. La seule route qui conduit en Andorre est saturé, ils avancent  péniblement de mètres en mètres, mais papa bifurque vers la gauche, à côté d’un camping et prend la route de Civis (pas Os de Civis) Conchita leur a conseillé un petit restaurant très connu,   et leur a réservé la place, car, sinon, ils n’auraient pas pu manger. Il est 13h30, le resto est plein à craquer, mais la table, là, à droite, à l’entrée, est réservée . La patronne à l’allure plus paysanne que serveuse nous reçoit chaleureusement. Elle pose sur la table des petits plats à partager  des escargots à la tomate avec les coquilles, des olives, du pain tomate et des abats de cochons grillés. ensuite , elle apporte un grand plat ovale garni de charcuterie de toutes sortes : des saucissons entiers et différents, des boudins noirs et  blancs (qui n’ont  pas le même goût de ceux que mamie achète pour noël ) des pâtés,  des tranches de jambon et du fromage, fromage de brebis surtout demi sec et sec et un fromage très fort qui pique  et qui s’étale sur le pain. La planche et le couteau viennent ensuite. Il faut goûter à tout, car  sinon la patronne va se fâcher! Tout est bon. Pour le plat de résistance, elle nous amène deux épaules d’agneau en sauce  faite de salsifis, d’olives, d’escargots, de pommes de terre et dedans, il y a même des morceaux de lapin. C’est un peu bizarre, mais c’est copieux et surtout bien savoureux. Pour boire, papa a choisi une bouteille de vin rouge au sang de taureau et sur la table il y a une sorte de carafe avec le vin de tout les jours.  Elle s’appelle « poron » et l’on doit mettre la main sous le menton, pour les gouttes, et diriger le bout pointu  dans la bouche et ensuite lever de plus en plus haut pour que le filet de vin tombe bien dans la bouche et revenir près de la bouche pour s’arrêter de boire, C’est trop rigolo et les enfants veulent bien essayer, c’est facile!, les hommes de la table du fond , des travailleurs, boivent ainsi depuis le début du repas. Mais quand Aubin s’y essaye c’est une tout autre histoire, la main n’est pas suffisante pour récupérer les gouttes… tout le monde s’amuse bien. Au  dessert, maman opte pour la traditionnelle crème catalane. Il est déjà 16h!!!Papa propose   à maman de prendre le volant, car, dit-il , il a un peu abusé du carafon. L’estomac calmé pour un bon moment ils reprennent la route , maintenant bien dégagée, pour Encamp. A la frontière,  il n’y a pas de contrôle, seuls , les camions, eux se garent à droite pour déclarer leurs  marchandises. Tandis que papa monte les courses, les enfants racontent leur journée aux amis. Aujourd’hui sera un jour sans goûter . Le repas du soir sera léger avec une soupe, du pain tomate et une salade. Demain ,  ils iront faire une sortie à la montagne. Déjà quatre jours ont passés.

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Un commentaire pour Les vacances nº6

  1. Petite Jeanne dit :

    On y est allés avec Flo mais ce jour-là on avais oublié l’appareil photo!.
    Quel dommage…

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